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NOPE - LE FAUX FILM D'HORREUR ANTI BLOCKBUSTER

  • critiqueduprojo9
  • 22 août 2022
  • 3 min de lecture


Sobrement intitulé "Nope" , ce nouveau projet scénarisé et réalisé par Jordan Peele a éveillé la curiosité des cinéphiles et adorateurs du cinéma de genre ! A juste titre, pour une fois les bandes-annonces ne révélaient rien, laissées présagées une mise en scène maitrisée et une histoire "peeliesque" qui pour la première fois nous promettait l'étrange, avec un soupçon de SF.


Vu le CV du metteur en scène : après la grosse claque Get Out en 2017 et son Oscar, suivi du très bon slasher sociale "Us" en 2019, je m'attendais à découvrir mon troisième coup de coeur cinématographique de l'année, pressentiment renforcé par les excellents retours de la critique presse de tous les bords qui ont écrit en lettres capitales que ce nouveau long-métrage était le meilleur de la filmographie de Jordan.




Nope, a sans nulle doute d'excellentes qualités, cependant je ne peux m'empêcher de constater que l'engouement critique de la profession ne tient que sur le message de fond assumée du film, à savoir, Holywood fait de mauvais films et le star système fini tôt ou tard par chier sur ses propres star.

Regardez les films indépendants, dirigés par des amoureux de l'argentique, des spécialistes du développement du propos, et des artisants du 7è art qui se questionnent pour trouver la plus belle manière de capturer une image avant de vous la délivrer.


On devine toute la nostalgie de Jordan Peele d'une époque révolue et d'un artisanat cinématographique en perdition.

Moi aussi j'ai la nostalgie du 35mm, et oui le DCP me parait sans âme, mais il ne me viendrait pas à l'idée de lâcher un ovni sur James Cameron, a qui on doit le coup d'accélérateur de la péremption d'un artisanat du cinéma...


En allant voir ce film, j'ai eu l'impression de me faire engueuler, on m'a menti en classant cet oeuvre dans la section "épouvante-horreur" et le combat sur les noirs qu'il a défendu avec fond et brio jusqu'à maintenant, eh bien cette thématique, est à peine effleurée du bout de la soucoupe.


Ceci étant dit, Nope se dote d'une mise en scène maitrisée, la captation intégrale du film en IMAX et le format de projection Flat 220 (dans une salle classique) offre une profondeur de champ agréable et particulièrement esthétique. LA scène horrifique est rudement bien menée, avec une pincée de références à Amityville mais en beaucoup mieux filmée.


Les acteurs sont bons, le personnage interprété par Keke Palmer apporte légèreté et dynamisme, au milieu de la tension du film. Le rythme affreusement lent, et oui cahier des charges des films d'auteurs : beaucoup de contemplatif sur des enjeux qui auraient pu être rapides, nous rappellent ce qu'on est en train de regarder.



Us était lent mais consistant, Nope s'étale sur son propre propos et le tire en longueur et contrairement à Get Out le climax est simpliste, moralisateur.


Quentin Tarantino racontait un peut la même chose dans "Once upon a time in Hollywood" mais d'une manière efficace, en ayant le second degrés de le mettre en scène avec un gros casting hollywoodien.


Alors, Nope est un beau film à regarder, le mélange western-sf est très efficace cependant je trouve que pour la première fois Jordan Peele n'assume pas frontalement ses messages, il a préféré ici, nous pondre un scénario à la lecture exigeante et pas très accessible !


J'aurai recconnu volontier le statut de film d'auteur, car c'est un film d'auteur, et ce statut n'est jamais une mauvaise chose ! Simplement, nous faire cogiter pendant plus de deux heures pourquoi pas, mais raconter tout ça avec le logo Universal en intro, c'est un peut gros, non !!


Points Forts indiscutables, Nope sort de l'ordinaire, garde l'identité et l'univers de son réalisateur, a le mérite de tenir en haleine l'étrangeté qui maquille son message. Le film ne fait pas peur mais la scène horrifique est une perle diamantée et le rythme lent se fait en quelque sorte oublier grâce aux plaines superbement mises en lumières.


Ce film est à voir mais reste, d'après moi, beaucoup trop moralisateur envers l'industrie qui le fait exister. Mais c'est sans doute ça, le génie de la chose ! Ou alors, je n'ai rien compris au film et ma lecture de ces 2h11 d'images est complètement erronée...


Quoi qu'il en soit, ce fut un moment appréciable, mais tout juste. Commercialement mal vendu, Nope fera probablement des déçus, déception qui sera plus importante que le fait d'avoir apprécié son étrangeté et sa nostalgie ! Dommage pour un film qui n'aborde que deux choses qui me passionne : nos rapports aux images et les aspects techniques qui les délivrent...







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