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Astérix & Obélix : l'empire du milieu

  • critiqueduprojo9
  • 2 févr. 2023
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 févr. 2023

La potion magique est périmée !


Spoilers dans ces lignes

Très heureux de vous retrouver pour ce premier article de l'année 2023. Je l'ai vu hier, nous allons parler du très attendu nouvel Astérix. Un bon vieux blockbuster à la française qui a réalisé hier, le meilleur démarrage "ever" pour un film français depuis 10 ans.


Oui mais voilà, les bons scores d'avant-premières et un bon démarrage premier jour, valent t'ils un public conquis ? C'est ceux à quoi cet article va répondre !


Comme le commun des mortel, je me suis précipité hier soir en salle pour découvrir le film du moment.

Biberonné avec les BD des deux amis gaulois depuis mes 10 ans, étant un adepte du parc Astérix, ayant cru à la demi promesse de Guillaume Canet qui semblait avoir l'idée de nous offrir son mission Cléopatre avec un casting des tendances et influences du moment, je ne pouvais qu'être curieux à défaut d'être impatient.

Et au pire des cas, il y a Angèle <3, eh oui j'ai mon guest à moi, comme vous devez avoir le vôtre !


Astérix : l'empire du milieu est un film loupé. Est-ce la faute de Guillaume Canet ou de Pathé ?

Des deux ? De l'industrie ? Ou est-ce que j'ai eu tord d'espérer voir plus loin qu'un divertissement familial "pouète pouète, proute proute".



Plutôt que de tirer sur l'ambulance, d'en faire des caisses, sachez que cette aventure commence plutôt bien, le film s'ouvre sur la BD. Idée originale, et la première partie du film dans le village gaulois très bien reconstitué est agréable. J'ai trouvé les décors réussis dans l'ensemble, dommage que ces structures en durs soient gâchées par de très mauvaises incrustations !


La narration, qui pour la première fois est assurée par Gérard Darmon (comme une piqure de rappel du film de Chabat sans lui arriver à la cheville), a son lot de sympathie. Et si certaines lignes de narrations essaient de retranscrire l'esprit mission Cléopatre, ça tombe à plat !

A mon sens, c'est un problème de montage, plus que d'écriture. D'ailleurs même Gérard Darmon, de sa voix monotone, ne semble pas y croire assez.


Autre point très intéressant, et de loin la meilleure idée de tout le film : c'est l'origine story d'Astérix et Obélix sous forme de flash back, qui aborde un événement jamais vu au cinéma ! Je vous laisse la surprise !


Au scénario de ce voyage en Chine, on retrouve les scénaristes des Tuche. Si le petit cercle cultureux-téléramesque vous dirait que ce point de détails suffit à flinguer le projet quoi qu'il arrive, je me suis bien marré devant les deux premiers opus des Tuche, j'adore le personnage de Jean Paul Rouve, alors sur le papier, en ce qui me concerne, pourquoi pas !


Si les blagues manquent cruellement d'inspirations, le montage du film, "cuté" à l'excès ne laisse malheureusement pas le temps aux blagues de produire leurs effets. Et donc, on sourit à peine, puisqu'à la seconde de la chute, le plan qui suit est déjà sous nos yeux. Bien que les vannes soient mauvaises, leur laisser le début d'une ombre de chance aurait été quand même appréciable.


Même constat sur les scènes d'actions, de batailles et de combats ! C'est sans cesse coupé, alors certes le rythme est au rendez-vous, mais c'est au détriment de l'intrigue, et c'est bien dommage.


Par contre, j'ai bien aimé la dimension aventurière de ce nouveau film. Dans les séquences où l'humour n'essaie pas de se manifester en vain, on est embarqué aux côtés de nos héros et la princesse chinoise et sa garde du corps sont deux personnages dont le développement m'a plu, je l'ai trouvé bien dosé, et aller les pseudos romances sont divertissantes, dommage que ça n'aille pas plus loin et qu'on se contente de ralentis sur fond de musique baroudeurs, qui se veut être un clin d'oeil à Chabat, exécuté avec maladresse.


Bon point pour le côté aventure ! Mais Astérix & Obélix dans tout ça ?

Eh bien copains dans la vie, comme à l'écran, les deux potes font le taf dans la peau de nos irréductibles gaulois. Mention spéciale à Gilles Lellouche, qui est très convaincant en Obélix, a bossé son sujet, et de ce fait est, en effet, le digne successeur de notre "Gégé National" . Au passage, il est la vrai touche comique marquante du film.

Guillaume Canet fait bien le taf, et tente un truc entre Clavier et De Funès, qui ma foi, colle assez bien avec la BD, et apporte une nouvelle fraicheur à Astérix, même si on aurait pu en attendre un peut plus de sa part, avec sa double casquette acteur/réalisateur, je trouve ça honnête !


Le film a la bonne idée de surfer sur quelques blagues féministes et véganes, mais le montage (au risque de me répéter) ne laisse pas le temps de tenter d'apprécier un minimum le propos.

Du coup, tout ça a l'air opportuniste, et sonne comme une case à cocher du cahier des charges.


Idéfix n'est pas en CGI, ça aurait pu ! Il est vraiment trop mignon, bravo à lui !


Vincent Cassel ne fait pas un bon César, Marion Cotillard, pourquoi cette voix "gnan-gnan", en quoi ça rend service au personnage de Cléopatre ?


Jonathan Cohen n'est pas dedans, après le flambeau et sa prestation géniale dans "Terrible Jungle" par exemple, là, à part être un gamin de 5 ans qui a peur qu'on lui pique son amoureuse....


Ramzy est convaincant pour sa part, et met beaucoup d'entrain et réussi, à défaut de faire rire, à instaurer une bonne ambiance.

Bravo aussi à Bun Hay Mean, le chinois marrant qui réussi à être le méchant satirique de cette épopée.


Angèle, la meilleure des Falbala de toute la saga. Elle détrône Laetitia Casta du premier film de Claude Zidi, qui avait jusqu'alors ma préférence. Une vanne par rapport à une de ses chansons a été efficace sur moi, quand j'ai compris la référence que seul les vrais sauront décrochés.

Sa diction est parfaite, quel plaisir d'entendre dans une salle de cinéma, son léger accent belge.

Elle a su apporter son timbre de voix, sa timidité et le charisme qui est le sien pour rendre le personnage de Falbala, toujours aussi attachant dans son accoutrement très réussi. Le dénouement de Falbala est pour la première fois, à contre courant et passe au moins le message que les moeurs peuvent bouger, et avec Angèle aux manettes, quoi de plus normal !


Le film ne tombera pas là dans le cliché, Obélix décline l'offre (il est fou, on va tous se dire ça !) et comme c'est la seule fois où le film aborde une question un peut de fond, de manière réussie, il faut pas se priver de le dire.


CONCLUSION : Guillaume Canet n'apporte aucun atout de prise de vue, nous montre qu'il est super content d'endosser le personnage aux côtés de son pote Gilles Lellouche, qui lui a bien bosser ayant dans le ventre une lourde tâche de succession.

Le côté aventurier du film est appréciable, certains/certaines acteurs-trices sont investits, mais pas grand chose ne fonctionne, en cause un montage trop hachés qui tente de légitimer sur le ton de la comédie, une succession de dialogues mal écrits.


Les décors sont valables, mais gâchés par des incrustations et effets spéciaux de qualité déplorable, étant donné le budget du projet.

Néanmoins l'histoire de cette adaptation inédite reste sympathique, et vous arrachera probablement un sourire ici et là.

L'Empire de Milieu ne créera donc pas la surprise, et n'est rien d'autre que ce pourquoi il a été mis en chantier. Un gros film commercial, qui cible ses spectateurs plus fidèlement qu'il ne respecte la licence qu'il traite. Le budget est sans doute passé dans la rémunération des guests, dont on avait requis la présence pour cibler chacune et chacun d'entre-nous.


On peut se dire que c'est aussi ça le rôle du cinéma, rassembler pour faire passer un moment au mieux divertissant, au plus grand panel de spectateurs.


Mais il y avait de quoi mieux nous faire rire, mieux nous divertir ! Oui avec 65 millions d'euros, il y avait de quoi faire beaucoup, mais alors beaucoup mieux.


Alain Chabat peut dormir sur ses deux oreilles, et préparer sereinement sa série Astérix animée pour Netflix, mission Cléopatre reste sur le trône de la saga, l'empire du milieu lui restera à l'autre bout, non loin des jeux olympiques, rendant la saga la plus lucrative de France, encore un peut plus bancale.


Quant au fait de vous joindre aux milliers de spectateurs l'ayant déjà vu, à vous de voir !


Note d'Anthony

2/5







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