BARBIE de Greta Gerwig

I'm a Barbie girl in the human world !!! (Sans spoilers majeurs)

C'est sans conteste, un des top de l'année et le plus gros succès ciné de l'été 2023.

Critique d'un des meilleurs films de l'année, et certainement l'un des plus incompris, à en lire les nombreux retours...Eh oui, cette fois, ce n'est pas le scénario de Christopher Nolan que le public a du mal à saisir.

Si tu es comme moi et que tu a vécu ta toute petite enfance fin 90, tu avais surement une cousine, une copine, ou quelque chose que tu n'a pas choisi, comme une soeur par exemple, qui jouait avec la poupée blonde, son âme soeur masculin Ken et peut-être a tu connu la panoplie d'accessoires, dont l'un a d'ailleurs façonné un sketch culte de Florence Foresti.

C'est sur cet aspect nostalgique, car nostalgie rime avec profit que Mattel, le concepteur du jouet s'associe à Warner Bros pour la première adaptation live au cinéma. Nous avions déjà eu droit à des films d'animations Barbie, des séries, il ne manquait plus que de vrais actrices/acteurs pour mettre en lumière ce qui a longtemps dessiné l'idéal de beaucoup d'hommes !

L'Engouement a monté quand le casting a été révélé, Margot Robbie et Ryan Gosling, soit le duo parfait, car ils incarnent chacune/chacun de leur côté, un stéréotype que nous sommes toutes/tous ravi.e.s d'avoir devant nos yeux. Pour boucler la boucle, la réalisatrice Greta Gerwig (Lady bird, les filles du dr March, 20th century woman...) derrière la caméra et aussi à l'écriture du scénario.

Si vous ne connaissez pas ces précédents films, je ne peux que vous encourager à les voir, tant ils sont tous à mes yeux, une grande réussite.

Si Barbie a déjà fait plusieurs caméos dans la saga Toy Story, ce film ne va pas nous servir l'idyle et la vie parfaite de Barbie et Ken, et si le film est une explosion de couleurs, que la musique est pop et sexy, le long-métrage de Greta Gerwig n'a (contrairement à ce qu'à vendu son marketing) rien d'un film pour enfants, même si on distingue bien le fait que des compromis ont étaient faits en ce sens.

Et c'est bien cela qui rend le film passionnant ! Quel bonheur de voir ce monde de jouet ancré dans une réalité. Les décors ont un effet feuille de papier, et représentent à la perfection la perspective que l'on pouvait avoir en jouant dans notre chambre. Les accessoires de la gamme, et des placements fan service ornent les arrières-plans, et c'est fait avec sérieux.

Si les bandes-annonces nous avaient révélées une bonne partie du début du film, sa direction et ses ambitions vont aller beaucoup plus loin que ce que les traillers nous l'ont laissé penser.

Pour essayer de dire les choses le plus simplement possible : Dans le monde Barbie, les Barbies vivent en harmonies et sont à la tête du fonctionnement de ce petit monde. Barbie n'est pas que blonde et jolie mais elle est aussi ronde, de toutes les nationalités et aspire à des choses différentes, selon ses centres d'interets pour sa vie.

Les jours s'enchainent et sont d'une routine milimétrée, jusqu'au jour où Margot Robbie se réveille les pieds plats, en ayant pensé à la mort.

La solution pour éviter un drame : venir dans notre monde, sous les conseils d'une Barbie un peut excentrique, pour retrouver toi, moi, ta soeur, enfin la personne qui jouait avec Barbie.

La venue de Ken & Barbie dans notre monde, le film passera un peut plus d'une heure à dénoncer avec humour, la dominance masculine de nos sociétés occidentales.

Contrairement à ce qui a été dit, dans ce film, les hommes ne sont pas des idiots, ils ne sont pas des sous-hommes. Les femmes ne sont pas ménagées, il n y a qu'à voir la scène où Barbie rencontre une ado, elle se prends une morale en pleine poire, et Margot Robbie joue cette scène à la perfection : entre bonne humeur et incompréhension. La métaphore de la larme dans cette scène suffit à elle-même, je trouve.

Ken, lors de son excursion dans notre réalité, car il y aura des allers-retours, découvrira les mauvais travers de la dominance des hommes, le machisme et le patriarcat. Pendant un temps, il prendra même plaisir à les appliquer, mais souvenez-vous, en début de film, Barbie était heureuse d'organiser et de profiter de soirées uniquement entre filles.

Ces exemples, pour démonter les théories wokes qui entourent le film. Et pourtant, je suis un opposant à la stratégie de Disney, donc je peux vous affirmer que ce film est bien des choses, mais pas une publicité féministe, woke. Si woke veut dire réveil alors lisez, et réveillez-vous !

La réalisation est maitrisée, les personnages mis en valeur, même si je regrette que l'enfance de la mère arrive un peut tard, limitant donc son développement, qui si il avait été un peut mieux placé dans l'histoire aurait eu beaucoup plus de saveurs. Le côté comédie musicale est fort appréciable, et les chansons et chorégraphies très sympas. Cependant, le film est découpé en deux parties, la comédie et le côté enfantin disparaissent complètement, au profit des éléments de fonds. Un mélange plus maitrisé, dans l'écriture et le montage, aurait sans doute évité au film d'être si incompris.

Ce qu'il faut comprendre justement, c'est que ce film montre que le sexe, le genre n'a en fait, aucune importance dans la dominance dont on fait preuve entre individus.

Chacun est malheureux dans la dominance et les supériorités qui sont mises en places.

Ken est malheureux de tout contrôler, et Barbie est malheureuse de tout organiser et de laisser Ken sur le palier, même si elle donne l'impression que non. Le film est très conscient à mon sens, car il inscrit nos comportements à travers des routines de vies, donc c'est concret et c'est malin !

Ce Barbie n'est donc pas anti hommes, il est tout simplement anti supériorité entre les sexes et les gens.

Et Ken n'a pas besoin de caresser ses muscles, il a aussi le droit d'être celui qu'il veut, ce n'est pas l'homme créer pour être l'accessoire matrimonial de Barbie, est-ce anti hommes ?

Bien sûr que non, au contraire, ce qu'il faut y voir, c'est que nous pouvons être l'homme de la femme qu'on aime, et que si cette donnée est très importante, les hommes ne doivent pas oublier d'être ceux qu'ils sont et de vivre avec leur centre d'intérêts et personnalité, en respectant son monde.

En bref, nous sommes nous, et que si le conte de fée "ils vécurent heureux avec beaucoup d'enfants" n'est pas démodé, pour pouvoir en concevoir sereinement, nous devons nous assumer nous même, sans toujours chercher qui des deux porte la culotte et a la plus haute popularité !

A la manière de Babylon de Damien Chazelle, nous auront droit à un line-up de l'âge d'or des hommes viriles au cinéma. Ce n'est pas pour le pointer du doigts et démonter le fantasme du cow-boy ou autre George Clooney, comme ont dit des aigri.e.s.

C'est pour montrer que notre industrie et le capitalisme, a sa part de responsabilité dans la dominance collective. C'est subtilement bien amené dans le film, et ça en fait, à mes yeux, un beau moment de cinéma.

Bien que co-dirigé par Mattel, ce film live est honnête, oscille entre comédie, musiques, émotions, il questionne sur la dominance entre humains, et nous montre ce que deux jouets en plastique diraient si ils le pouvaient en nous voyant femmes et hommes mélangés.

Margot et Ryan offrent une jolie performance. Même si elle n'est pas inoubliable, on sent qu'ils se sont énormément amusés. Ryan Gosling qui tire souvent la tronche, a, tout au long de ces deux heures, un sourire et une bonne humeur qui fait plaisir.

C'est donc un grand oui, allez voir Barbie ! Le "Barbenheimer" nous a offert deux films très différents et très réussis ! Quand on connait la situation tendue d'Hollywood à l'heure actuelle, ces réussites aux genres différents nous permettent, nous, fans de cinéma, de rester optimistes !

Si vous n'avez pas encore vu le film, n'écoutez pas internet, et celles.ceux qui ont fait un raccourci sur la phrase humoristique de l'affiche, sachez qu'en sortant, si vous avez assez compris, tout comme Barbie, vous pouvez tout faire, que vous ayez un vagin ou un zizi, ou que vous en soyez dépourvu d'ailleurs, cela ne changera rien.

Un regard moderne sur le féminisme, et le masculinisme. Les rapports humains avec une touche de fun, dans un décor coloré, avec un méchant, gentil qui parlera au jeune public, une b-o pop, dance trop cool, le tout un peut développé pour en prendre conscience, et édulcoré pour ne pas négliger le côté divertissement familial. Voilà comment Antho a compris Barbie, et je vous encourage à aller le voir pour passer un bon moment, et vous faire votre propre avis !

Note d'Anthony

4,2/5